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Épuisons nous dans la culture #4

C'est fini janvier 2017...

Mais...mais... où sont passées les bonnes résolutions ? les petites étincelles pour chaque chose de la nouvelle année ? Est-ce que je suis la seule à penser que les jours ont filé trop vite ? Rassurons-nous le temps passe mais les beaux jours se rapprochent !

Je l'ai déjà dit mais je peux désormais le confirmer, je suis vraiment monomaniaque. Je ne sais pas faire plusieurs choses à la fois. Ce mois-ci, j'ai fait beaucoup de bricolage mais côté culture, je ne vais pas trop me vanter... Enfin... il est toujours bon de rappeler que ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité ! et au risque de passer pour une lectrice trop bon public et sans une once de recul critique, j'ai (encore) fait de très belles découvertes...

Tu sais, le but ici n'est pas de parler de l'actualité culturelle, de ce qui fait le buzz en ce moment. Mais uniquement de mettre des mots sur les œuvres que j'ai rencontrées et qui m'ont touché ou non, et peut-être t'encourager à le faire aussi, parce ça fait du bien !

La littérature devient le sujet le plus facilement exploitable parce que je passe du temps dans les transports en commun. Quant au cinéma, j'avoue que je m'endors trop facilement devant les films... j'adore mais je ne suis pas très efficace, encore que, je suis allée au cinéma ce mois-ci !...Enfin les expos, en ce moment c'est compliqué entre nous. Voici le bilan de ce mois de janvier 2017.

Littérature

Commençons par le sujet qui ne fâche pas. Enfin presque pas...

Le charme discret de l'intestin de Giulia Enders (2015)

Sur une échelle de 1 à 10, ça m'a plus 5,5. C'est un livre de vulgarisation scientifique et il remplit bien son job. Il est très drôle. J'ai fondu pour chacune des "images" métaphoriques utilisées. Le sujet m'intéressant beaucoup, j'avais une attirance première, mais comme toute "vulgarisation", il y a des raccourcis et beaucoup de notions restent encore floues. Ce n'est pas une bible médicale de chevet ! Ca se lit bien mais il faut savoir garder du recul sur ce genre de document...

Conquise mais prudente donc...

L'enfant de Bruges Gilbert Sinoué (1999)

Oh mon dieu, CE livre est dans mon top 10 des livres préférés...

Il y a de la peinture à l'huile

Bruges,

Venise,

Van Eyck

une intrigue policière...

et aussi de l'amour

comment te dire...

C'est beau et ça fait du bien.

Lis-le !

Le Parfum de Patrick Süskind (1985)

Sans faire d'analyse comparée, l'adaptation de Tom Tykwer, sorti en 2006 m'avait beaucoup marqué par les couleurs et les ambiances qui retranscrivent assez bien celles du livre... Et puis qui ne rêve pas d'être Nez et de se souvenir de chaque odeur qu'il rencontre ? C'est un thème tellement fascinant...

Ce qui fait que j'aime énormément ce livre, c'est qu'il est pétri de contrastes...C'est un petit bijoux d’orfèvrerie ! Il est relativement court et ainsi chaque élément qui le compose est hyper travaillé.

Les parfumeurs de Paris / le poisson pourri des marchés...

L'odeur corporelle délicieuse des jeunes femmes rousses / la sueur des tanneurs de cuir...

Les bouteilles en verre des parfums / les couteaux ensanglantés...

Le narrateur impose d’emblée une sorte d'opposition entre le personnage et son don exceptionnel. On entre dans un monde complet de senteurs. Les bouteilles, les baumes, les boutiques et les vendeurs, les créateurs de parfums, les fleurs...

C'est très enivrant. Mais on est toujours ramené brusquement sur terre par ce Jean-Baptiste Grenouille froid et insensible ainsi que par une certaine "réalité urbaine et physique" des poissons, des déchets, de la sueur humaine et animale...

Le lecteur est complètement happé par les descriptions. L'auteur rend finalement compte d'une complexité propre à la vie humaine en jouant tantôt avec une sorte d'élévation mentale, spirituelle, tantôt avec des besoins triviaux.

Rien n'est attendu dans les péripéties, hormis peut-être à une ou deux reprises. On est chaque fois un peu meurtrie par les choix du personnage et les relations qu'il tisse (ou qu'il ne tisse pas en réalité) au fur et à mesure de l'histoire. C'est sombre, voir morbide à de nombreuses passages et a contrario on est transporté par la beauté des parfums à travers un vocabulaire riche, mais en réalité tout à fait simple !

Une petite pépite je te dis !

Et ainsi je suis tombée de très haut en poursuivant avec L’œuvre au noire de Marguerite Yourcenar (1968). Je préfère ne pas en parler... Ça m'a rappelée la culture gréco-romaine pédante qu'on essaie d'enseigner aux élèves de prépa littéraire... Parfaitement indigeste.

Cinéma

L'assassin habite au 21 d'Henri-Georges Clouzot, sorti en 1942. C'est une adaptation française d'un roman anglais de Stanislas-André Steeman. (ça se déroule à Paris avec un monsieur Durand au lieu de Londres et de Mr Smith...) C'est très vintage ! Le film est en noir et blanc, dramatique (un brin pessimiste) et théâtral. Le personnage féminin est assez charismatique bien que chacun des rôles soit cliché. C'est drôle et un peu décalé. Il y a beaucoup de déguisements. Pour un film policier ce n'est sans doute pas l'intrigue la plus originale mais j'ai beaucoup aimé l'accroissement de la tension entre les personnages...

J'ai dormi devant l'Hôtel du Nord mais ce n'est que partie remise !

Alors pour me remettre de tant de classiques en noir et blanc, j'ai poursuivi avec deux Indiana Jones... Est-ce bien utile de faire une remarque sur ces films ? J'ai l'impression qu'autour de moi, tout le monde s'entend pour dire que c'est génial.

Comme j'ai le souvenir d'une amie qui ne jurait que par Indiana Jones et les comédies musicales, ça me fait sourire et ça me donne envie de savoir pourquoi.

Parce que oui, l'Indiana Jones et la Dernière Croisade sorti en 1989, oui c'est assez sympa...si on ne compte pas les nazis, référence vue et rerevue, le rôle féminin faussement complexe mais tellement cliché, l'opposition entendue entre les bons et les méchants et l'enchaînement tellement peu subtil de certaines péripéties.... Sinon c'est trop bien ! Le professeur d'archéologie qui fait des découvertes incroyables, qui lutte pour la conservation d'un patrimoine, qui travaille contre les trafiquants malhonnêtes et pour les musées défenseurs de l'intérêt général, c'est un mythe que tous les gosses chérissent non ?

Bon, peut-être pas exactement comme ça, mais en grande partie quand même. Moi j'avais jamais vu d'Indiana Jones mais je regardais la version beaucoup plus engagée : Syndey Fox l'aventurière, série télé des années 2000... Ça a évidemment forgé un imaginaire complet autour des objets d'art, de l'histoire des différentes civilisations, du patrimoine etc. Pour tout ça évidemment, ça fait du bien de se replonger dans ses souvenirs de gosse. On ne parlera pas des aventures et des fausses reliques un brin surnaturelles qui se succèdent sans une once de références historiques réelles et qui te laisse croire à la réalité de complots secrets ... tout ça c'est pour les rageux.

Et avant de finir en beauté, je voulais quand même parler de ce film : Le Loup de Wall Street. Pour être tout à fait honnête, je déteste ce film mais je pense que c'est l'effet recherché par Scorsese. Il montre en 3h le rêve américain dans toute sa splendeur, ostentatoire, vulgaire, misogyne et camée, et dans une telle accumulation et une telle profusion de scènes qu'on en devient étourdit et dégouté. C'est un film qui rend mal à l'aise par la débauche d'argent et le gaspillage obsessionnel de ce monde de riches parvenus. C'est une histoire d'ascension dramatique, drôle à bien des égards parce qu'absurde. Mais j'avoue être moyennement convaincue... D’aucuns diront que ma vision féministe et mon éducation m'empêche de voir le film comme il est, avec recul et dans sa globalité... c'est clair et je ne cherche pas à me prouver le contraire. Il faudrait que je le revois pour pouvoir parler des plans mais je n'en ai aucun souvenir. C'est du Scorsese alors forcement les gens y retrouvent son côté décalé et audacieux. Mais dans son œuvre, Taxi Driver m'a beaucoup plus marqué. Les plans sont excellents, les couleurs inoubliables, les ambiances sont poignantes et la tension est palpable, la bande son est parfaite... Ici je ne retrouve rien de tout ça ... L'histoire me laisse juste le goût amer d'un biopic à gros budget pour ceux qui se targuent de vouloir critiquer l'image de la réussite par le biais de l'argent et du pouvoir en en parlant pendant trois heures. Peut-être que Casino vaut mieux en terme de prouesse cinématographique ? Je testerai la prochaine fois ...

Je me rends compte que passer du Loup de Wall Street à Lalaland, ça peut âraître u...

Bon à première vue, c'est un peu niais et très "Disney pour adulte"... mais en vrai de vrai, il y a de la profondeur et cinématographiquement, c'est très réussi !

Ça va parler à toutes les personnes qui se sont, dans leur salle de bain, toujours senties appelées à faire de "grandes" choses artistiques. Sur fond d'histoire d'amour, ce film dépeint aussi les choses de la vie, ce qui ne va pas bien et qui ne se déroule pas comme prévu... Il m'a laissé profondément rêveuse. Il souligne habilement les détails et le hasard qui influencent nos parcours de vie. Il nous rappelle ce qu'on peut manquer... C'est beau !

Le réalisateur (Damien Chazelle) n'a pas peur des danses poétiques dans les ciels étoilés ! Ça m'a rappelé dans une moindre mesure, L’Écume des jours de Michel Gondry (2013). Les couleurs et les costumes sont magnifiques, les musiques sont entrainantes sinon entêtantes. Et je ne parle pas des chorégraphies en claquettes ! Je m'y mets, c'est décidé !

Ça donne une pêche ! Pour boucler la boucle, c'est une très belle mise à jour de la comédie musicale avec de nombreux clins d’œil à Jacques Demi. Si tu ne devais voir qu'une seule minute de ce film, regarde la première, c'est délicieux !

Concernant les expos, je ne suis pas allée voir de nouveauté... Je suis seulement retournée aux sources impressionnistes au musée d'Orsay. Ça c'est doux et chaleureux, ça donne envie de soleil, de balades en forêt, de baignades, de pieds nus et de rénovation de maison l'été... Mais le mois prochain, promis, j'irai voir Chtchoukine et des orchidées ! L'été se sera mieux...

Bon et toi alors ? C'était quoi ton mois de janvier dans la culture ?

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